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              L’îlot Pont Michel est situé dans un environnement urbanisé, soit un lieu en ville, ayant un nombre élevé d’habitant.e.s et, une grande variété d’infrastructures. Un espace urbain est le «support d’une «façon de vivre» plus ou moins intense», comme nous l’écrit Henri Lefebvre dans Le droit à la ville. La vie sociale, les échanges, les cultures  y sont multiples.
 

L’îlot Pont Michel fait partie plus précisément du quartier de Roquebilière, un quartier de Nice Est, bien desservi même si en périphérie.
 

De nombreux changements sont en train d’opérer dans cette zone et notamment la construction de logements, plus particulièrement de logements sociaux, qui manque énormément à Nice. Des transformations d’îlots ont aussi lieux, dû au déménagement de certains services de la ville comme pour l’îlot Pont Michel.
 

En effet, grâce à une enquête qui a duré plusieurs jours et après une multitude de déplacements et d’appels passés, j’ai pu comprendre l’intention de la ville de transformer le parking relais déjà présent en un parking silo, mais aussi la volonté de déplacer sur le même terrain, le service de nettoiement ainsi que son service administratif. Un parking avec un espace pour voitures, camions et un garage y est aussi projeté. Le marché dit de « Bon Voyage » devrait être délocalisé mais n’a pour l’instant aucun autre endroit où s’implanter.
 

On peut alors se demander comment penser, de nos jours un projet pouvant être en cohésion avec les problématiques environnementales actuelles tout en répondant à la demande urbaine,  quels sont les enjeux d’une superposition de programmes, de nos jours, dans un espace urbain ? Comment créer un lieu d’échanges et de cohésion active entre l’espace environnant, les programmes et les usages ?
 

Pour cela, connaître l’espace urbain dans lequel évolue le projet est important. Ainsi, j’ai réalisé une analyse du rapport entre le lieu où se trouve l’îlot et la ville de Nice, en essayant de comprendre les déplacements effectués à différentes échelles et les conséquences qu’il peut y avoir, ainsi que les infrastructures environnantes, les usages et l’aspect climatique du lieu.   
Mais qu’est-ce qu’un projet implique-t-il au niveau de l’îlot Pont-Michel ? Comme peut-il être mis en place sur une parcelle irrégulière et dans un tissu urbain dense en circulation ? De plus, comment l’aspect écologique peut-il être pris en compte dans la construction d’un projet de cette ampleur avec une superposition voir une imbrication de programmes aussi riches, tout en impulsant un certain dynamisme et bon vivre ensemble?

    Dans une démarche engagée, j’ai décidé de conserver le programme actuellement projeté par la municipalité tout en préservant le marché et donc les usages déjà présents, tout en y ajoutant des programmes.

Les programmes décidés ne sont pas sans liens avec les problématiques du lieu et sont en cohésion grâce à une thématique commune qui est celle du recyclage, de la réduction et/ou de la réutilisation de la matière.

La disposition du programme a été réfléchi en fonction de la ville et des différentes qualités urbaines présentes. Le site se situe à Nice dans un espace fortement urbanisé entre l’autoroute au nord, le centre-ville au sud, l’hôpital Pasteur à l’ouest et des quartiers majoritairement résidentiels à l’est . Il se trouve aussi entre deux éléments naturels importants, la colline de l’observatoire et la rivière du Paillon.

Sa forme architecturale a été pensée afin d’inviter les habitant.e.s vers une bulle dans la ville. Une bulle permettant de se poser dans un environnement où la vitesse prévaut sur la lenteur, tant recherché par les usager.e.s comme l'enquête photographique a pu le démontrer. Cette bulle en plus de permettre le repos, permet l’échange. Un échange entre habitant.e.s et marchandises. La place ponctuée de bancs et d’arbres aux fonctions multiples, tel que proposer de l’ombre et un rafraîchissement naturel en période chaude, accueil aussi le marché. Ce dernier s’étend sur une grande partie du site, passe sous les arcades, protégeant les usager.e.s tout en permettant d’accéder à un atelier de réparation ainsi qu’un abri à vélos.

Tous l’aménagement du trottoir a été repensé afin que le déambulement se fasse de manière plus agréable contrairement à ce qu’il peut y avoir en ce moment. Les piétons sont séparés de la route par un couloir végétal, ponctué de passages. Cette désimperméabilisation permet de mieux pouvoir gérer l’eau et de rafraîchir l’environnement.  Les espaces végétalisés initiaux sont préservés.

L’arrivée des voitures se fait quant à elle de manière douce, les deux parkings sont desservis en faisant en sorte de gêner le moins possible, la circulation autant des piétons que des véhicules et est séparé par un couloir végétal.

Le parking pour le service de nettoiement se trouve au rez-de-chaussée, notamment pour des raisons de charges.

A l’étage se trouve le parking relais pour les particuliers et donne sur la rue commerçante  où se situe le tram et des commerces. Les deux espaces sont séparés par une coursive servant de rotule entre les différents programmes. Les circulations de services, en contact avec le parking pour les livraisons et les espaces de stockages, se situent en arrière et, donne sur la partie du terrain qui est la moins en contact avec la vie active.Les ouvertures de la coursive sont disposées de manière rythmée et deviennent des colonnes de lumière.

 

Le rez-de-chaussé haut donne sur un espace urbain très empreinté, c’est pourquoi, c’est ici que se trouve l’entrée principale avec le restaurant qui se prolonge jusqu’à la stoa permettant d’accueillir et de protéger les usager.e.s. Le restaurant est entouré d’un dépôt-vente, d’une herboristerie et d’un magasin de fruits et légumes.

Les bureaux se trouvent au 2ème étage, profitant d’une meilleure vue et sont disposés de manière à ne pas être gêné par le bruit et le soleil, tout en profitant d’une bonne luminosité et d’un bon vivre ensemble. Le patio central, suspendu au-dessus des parkings, en est la raison. En effet, la majorité des bureaux se situe tout autour et permettent de pouvoir circuler en toute liberté et profiter des avantages bioclimatiques de ce dispositif.

L’espace de détente et la cuisine se situe au sud et peuvent profiter d’une vue dégagée. Dans la cours, des escaliers menant vers la toiture potagère sont disposés afin de protéger les bureaux du soleil. La toiture potagère a des qualités thermiques importante pour le bâtiment et permet aussi d’avoir une fonction nourricière et d’apprentissage de la terre et de ses bienfaits pour la population. La sensibilisation et l’apprentissage ainsi que l’entretiens de ce potager et géré par une association se trouvant au même étage que les bureaux, les deux entités partagent d’ailleurs un espace de conférences. Des ateliers de l’association sont aussi mis à disposition afin de réparer, créer et recycler tous ensemble.

Le projet a été pensé avec une structure en béton et un remplissage en terre. Le béton a été choisi pour des raisons structurelle et de charges, tandis que la terre a été choisie afin de minimiser les déplacements, le CO² et penser une construction locale en accord avec les techniques de constructions passées. Dans le but d’être sûre que la terre du site était adéquate à la construction, j’ai analysé la terre présente aux alentours du site. J’ai pu suite à cela savoir que cette terre a un taux d’argile suffisamment important et que la construction de panneaux en terre est possible. Il existe un grand nombre de procédés constructifs en terre. J’ai décidé d’opter pour les panneaux pré-fabriqué et cela pour plusieurs raisons.


Tout d’abord, le projet se situe dans une partie de Nice où une majorité des immeubles, datant des années 60-70, ont utilisés la pré-fabrication, ensuite pour des raisons fonctionnelles, le bâtiment a une taille importante et il est donc préférable pour des raisons d’efficacité de réaliser des panneaux. Pour ce genre de procédés, nous avons besoin d’un local de grande taille et non loin du site. Or, un ancien bâtiment EDF appartenant à la ville se situe de l’autre côté des rails et a une taille assez conséquente permettant l’accueil de panneaux allant jusqu’à 30m, qui seront par la suite découpés en plus petits modules. Martin Rauch a utilisé ce même procédé dans son projet Alnatura Campus réalisé à Darmstadt, en Allemagne.


La structure reste apparente en soulignant chaque étage. Les panneaux s’insèrent à l’intérieur. Des couches de chaux régulières sont placées tous les 25cm, et permettent de gérer et réguler l’eau sur le mur en rythmant la façade. Les escaliers ont aussi une rythmique calée sur celui de la façade avec des hauteurs de marche de 12,5cm.

Ainsi lors de la réalisation de ce bâtiment j’ai tenté de répondre à des problématiques existantes, en essayant à travers ce projet de créer une dynamique et une cohésion entre les programmes l’environnement et les usages autant urbains que naturels.

PFE . Mention Très bien

Jury de PFE :

Jérôme Apack (Agenceat), Bita Azimi  (CAB Architectes), Evelyne Bachoc (Arstiste Plasticienne), Jean-Marc Chancel (Architecte), Alain Coquet (Europan), Gilles Sensini (Agence Polyptique)

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